La Gestion des Microplastiques: un Défi pour l’Avenir
Publiée le 19 mai 2021, par Naja Bertolt Jensen, sous license Unsplash. Aucun changement n'est effectué. Publiée le 19 mai 2021, par Naja Bertolt Jensen, sous license Unsplash. Aucun changement n'est effectué.

La Gestion des Microplastiques: un Défi pour l’Avenir

Microplastiques : quelle est l’ampleur du phénomène ?

Face à la crise climatique qui met en péril notre bien-être et notre avenir, réduire et maîtriser la pollution plastique devient une urgence cruciale pour préserver notre planète. Une forme de pollution, ou plutôt de micropolluants, particulièrement inquiétante à l’échelle planétaire, est celle que l’on appelle les microplastiques. Ce sont de minuscules morceaux de matière plastique, issue d’hydrocarbures (e.g., le pétrole), inférieurs à 5 mm d’épaisseur, qui sont disséminés dans l’environnement. On a aussi la catégorie des nanoplastiques lorsque leur diamètre est inférieur à un micromètre. Ils sont issus de l’érosion du plastique. Ces microplastiques, sont de plus en plus nombreux, au fur et à mesure que nos activités de production et de consommation en créent. Leur quantité semble écrasante à présent. À l’heure actuelle, chaque année, partout dans le monde, on estime à 430 millions de tonnes la production de plastique et à plus de 350 millions de tonnes les déchets plastiques engendrés. Ce plastique se retrouve dans une grande variété de produits de consommation du quotidien, allant des cigarettes aux produits cosmétiques. 

Le frottement des pneus, les poussières urbaines et les matières textiles synthétiques sont les principaux responsables des microfibres retrouvées dans l’eau. Nos moyens de filtration ne parviennent pas à dégager les particules de plastique de l’eau convenablement, du fait de leur taille microscopique. À cause de cela, on retrouve en grande quantité les microplastiques dans les corps d’eau tels que les océans. Ainsi, ils participent avec quantité de détritus à la formation dans l’Océan Pacifique d’un “continent de plastique” à cause de courants marins créant des vortex, soient des tourbillons d’eau.  L’organisation Ocean Cleanup suit son évolution depuis 2015, et estime alors sa masse à 79,000 tonnes. Sa superficie atteint 1,6 million de km2 en 2019, soit un cinquième de l’Europe (environ 10 millions de km2), et compte environ 8 % de microplastiques. Ce phénomène inquiétant permet d’illustrer la gravité de l’accroissement et de la densification de la pollution plastique dans l’environnement, incluant les microplastiques puisqu’ils sont dix fois plus nombreux que les déchets plastiques visibles. 

Quelles conséquences néfastes sur l’environnement et sur la santé ?

Il est difficile de déterminer précisément toute l’étendue des effets des infimes morceaux de plastique sur la biodiversité et la santé humaine. Ces éléments auraient un impact non-négligeable sur la santé des hommes et des animaux qui y sont exposés de manière prolongée. On les désigne comme étant des perturbateurs endocriniens, puisqu’ils contiennent des matières chimiques étrangères à l’organisme, parfois toxiques. Ils touchent au développement des enfants, et même des fétus: des particules de plastique ayant été retrouvées dans les placentas de femmes enceintes. Les systèmes hormonaux et reproductifs sont également affectés, causant des problèmes de fertilité par exemple. De plus, ils favorisent le développement de maladies, à l’image de la maladie de Parkinson. Effectivement, le polystyrène contribue à l’agglutination d’une protéine qui en est, en partie, à l’origine. Les femmes pourraient être plus vulnérables aux microplastiques puisqu’elles doivent utiliser des produits d’hygiène basiques qui en contiennent comme les tampons et les serviettes périodiques. 

Les microplastiques représentent un danger pour la biodiversité, tant marine que terrestre. Ils contaminent les chaînes alimentaires, détériorent les habitats naturels, et perturbent la nutrition de la faune. Comme pour les êtres humains, ces perturbateurs endocriniens toxiques nuisent aux systèmes de reproduction animaux.

Quelles solutions pour permettre la gestion des microplastiques ?

Pour l’avenir de la planète, sa biodiversité, et l’espèce humaine, il est essentiel de trouver des solutions durables pour la gestion et le contrôle des microplastiques. La recherche scientifique se concentre sur le sujet des microplastiques depuis des années, proposant au fur et à mesure d’hypothèses et d’expérimentations de solutions, toutes plus ou moins efficaces et réalisables. La filtration de l’eau est un enjeu majeur du contrôle du rejet de microplastiques dans l’environnement puisqu’elle en est le principal véhicule. Cette tâche est difficile du fait de la taille infiniment petite que ces micropolluants peuvent atteindre. En juin 2023, des chercheurs de l’UBC (University of British Columbia) au Canada sont parvenus à filtrer des bouts de matière plastique infiniment petits, aux échelles microscopiques et nanoscopiques, grâce à une matière végétale.

Effectuer des changements dans nos habitudes de consommation et nos comportements individuels, pour les rendre plus éco-responsables, peut également favoriser la réduction de la pollution plastique. L’usage de contenants et de produits réutilisables est souvent recommandé, puisqu’il permet de réduire la pollution par les bouteilles en plastique par exemple. L’achat de biens d’occasion ainsi que le recyclage des déchets sont aussi vivement recommandés, prévenant tout gaspillage inutile et la diffusion de microplastiques qui s’en suivrait. 

Lorsque nous nous penchons sur nos perspectives futures, nous devons considérer les particules microscopiques de plastique comme des dangers climatiques et sanitaires de la plus haute importance. Il est impératif de changer nos méthodes de production, nos habitudes de consommation, et de mettre en place des dispositifs élaborés par la science de filtration et de récupération des microplastiques. De cette façon, nous pourrions limiter la production de microplastiques, leur dispersion dans l’environnement, et, mieux encore, récupérer ceux qui s’y trouvent déjà.

Edité par Yara Daher.

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