Attendus depuis plusieurs années et préparés depuis de longs mois, les Jeux olympiques (JO) arrivent enfin à Paris cet été et les Français sont mitigés quant à leur impact. Si au début les effets semblaient être positifs, au fur et à mesure les inquiétudes quant à leur impact ont inquiété les habitants français, et même les dirigeants des villes qui ne se sont pas battues pour accueillir les épreuves. Cet article a pour but d’analyser les impacts positifs et négatifs de ces JO, mais il est important de relever que l’impact final semble toujours difficile à mesurer.
L’aspect économique est l’une des premières préoccupations lorsque les JO sont mentionnés. Les chiffres annoncent des retombées économiques aux alentours des 9 milliards d’euros qui pourraient même, dans le meilleur des cas, se transformer en 11 milliards d’euros. Mais que signifie réellement ce chiffre? Tout le monde va-t-il en être gagnant? Tout d’abord, au niveau économique, il est indéniable que trois secteurs vont être les grands gagnants de ces JO. En effet, le secteur du Bâtiment et travaux public (BTP), de l’évènementiel et du tourisme vont avoir des retombées économiques positives. Pour le secteur du BTP, même si la France a la chance d’avoir déjà de nombreuses infrastructures sportives, la construction des aménagements a eu des effets positifs et a créé de nombreux emplois. Pas moins de 30 000 personnes ont travaillé dans ce secteur. À Marseille, par exemple, la marina a été entièrement reconstruite et réaménagée afin de pouvoir accueillir les épreuves de voile. Si Paris a toujours connu un tourisme de masse, cet événement semble permettre à d’autres villes françaises, telles que Lille ou Lyon, de voir plus de touristes. Si ces secteurs voient déjà et continueront de voir une activité économique florissante, ce n’est pas le cas de tous les secteurs. En effet, l’État quant à lui ne semble pas être le gagnant principal et ne s’attend pas à des gains mirobolants. Une augmentation de 1 % du PIB est prévue pour l’année des Jeux, mais cette augmentation ne durera pas, car elle devrait retomber à 0,1 % dès la fin de l’année. En conclusion, si le chiffre de 9 milliards impressionne, il faut comprendre comment il est atteint. Les retombés positives mesurées s’étalent sur 17 ans et comprennent le début de la préparation, l’installation, le déroulement et s’étalent même sur plusieurs années après. De même, ce chiffre oublie de prendre en compte le coût des Jeux olympiques, qui est extrêmement important puisque le coût total de l’organisation est estimé à 8,8 milliards d’euros. Ainsi, il est clair que les retombées économiques de ces JO semblent impressionnantes, mais la répartition des bénéfices semble quant à elle assez inégale et localisée dans certains secteurs spécifiques.
Ensuite, lorsque Paris a été choisi pour organiser ces Jeux, le comité a annoncé qu’il organiserait des Jeux plus écologiques. Pour cela, le comité a réalisé un partenariat avec WWF France et a mis en place de nombreuses mesures comme le fait que les énergies seront 100 % renouvelables ou encore que 100% des sites doivent être accessibles en transport en commun ou à vélo. Cependant, même si le but était de limiter les impacts négatifs sur l’environnement, il semblerait que ce que les organisateurs appellent les « jeux verts » ne soit pas perçu comme assez écologique pour tout le monde. En effet, en plus des trajets en avion de tous les athlètes et équipements, qui se produisent avant chaque Jeux, la construction massive d’infrastructures semble déranger des Français. Nous assistons à une bétonisation de nombreux espaces verts comme le montre le remplacement de l’Aire des vents à Dugny en Seine-Saint-Denis par un village des médias. Une autre décision écologique qui a été prise est de nettoyer et assainir les eaux de la Seine pour pouvoir accueillir des épreuves. Ce « Plan baignade », si réalisé, aurait un effet durable, car il permettrait de restaurer la biodiversité de ce fleuve. Si ce plan est jugé irréalisable pour ces JO, il a au moins le mérite d’ouvrir le débat et la réflexion sur la gestion des eaux usées qui est nécessaire, mais trop souvent repoussée. Au final, malgré les nombreuses critiques qui peuvent être émises sur ces Jeux olympiques, il est important de noter que leur empreinte carbone est estimée à 1,58 tonnes soit presque la moitié de l’empreinte carbone des anciens JO. De même, il permet de remettre des sujets écologiques tels que l’assainissement de la Seine au goût du jour.
Ainsi, nous avons vu que malgré les nombreuses critiques, ces Jeux olympiques semblent avoir des retombées positives sur l’économie et sur l’écologie. S’il est important de noter qu’ils ne sont pas parfaits, il faut remarquer qu’ils sont mieux que les bilans des Jeux de ces dernières années. Enfin, comme l’a dit Christophe Lepetit, responsable des études économiques au Centre de droit et d’économie du sport, « il ne faut pas tout monétiser ». Cet événement sportif unique au monde semble pouvoir avoir des effets durables pour la société française tels que l’augmentation de la pratique sportive ou encore le développement de l’inclusion.
Édité par Jeanne Arnould
Margaux is a second-year student at McGill University. Originally from Marseille, she is double majoring in political science and economics and minoring in Russian studies.